Harcèlement, Addiction, Intrusion dans l’intimité. 

Comment pallier ces dangers ?

 

L’utilisation active des réseaux par la « Cyber génération » conduit trop souvent à ces fléaux. Soucieux d’empêcher la génération des adolescents de demain de rencontrer ces dangers, Serge Tisseron, psychologue , psychiatre et psychanalyste français a initié  ,en 2013, l’approche sur les repères 3-6-9-12 nommée « Apprivoiser les écrans et grandir ». Pourquoi s’arrêter à 12ans ?

 

De nos jours, la nouvelle génération baigne depuis son plus jeune âge dans le monde des écrans. A 3ans on essaye d’attraper le téléphone de papa et maman qui finissent par nous offrir notre première tablette éducative. A 6ans,on commence à apprivoiser l’ordinateur en cours d’informatique. A 9 ans, on commence à passer du temps sur nos premières consoles et à jouer en ligne aux jeux d’enfants. Enfin à 12 ans , on expérimente la socialisation à travers les premiers réseaux sociaux ( Facebook, snapchat, twitter…).

A l’adolescence, les réseaux sociaux prennent une grande ampleur. Par ce biais, les adolescents se créent une image, on parle d’identité numérique. L’adolescent souhaite avoir une certaine image auprès des autres utilisateurs , il va donc se lancer dans une sorte de marketing de son image pour la rendre la plus attractive possible et avoir le plus de « followers » possible.

L’image renvoyée n’est pas toujours celle perçue par les autres utilisateurs du réseau. Ces utilisateurs, parfois moqueurs vis à vis des photos ou des discours d’une personne, peuvent petit à petit en groupe de fil en aiguille se mettre en groupe contre  celle-ci, allant jusqu’au harcèlement.

Il n’est pas rare de constater que les adolescents sont de plus en plus connectés aux réseaux sociaux et ce en permanence, notamment avec l’explosion des Smartphone et de la 4G. Toujours à l’affut de la moindre information, les jeunes suivent ,peu importe l’endroit dans lequel ils se trouvent , en permanence ce qu’il se passe sur les réseaux.

Le constat est alarmant, à l’heure où nos ainés se donnaient rendez vous pour se voir et échanger, les jeunes d’aujourd’hui s’enferment derrière les écrans pour communiquer. Ils se jaugent , se jugent, utilisent des filtres pour modifier leur image et finissent parfois par se perdre eux mêmes dans ce qu’ils ont pu raconter ou faire croire.

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Comment pallier à ces dangers ?

Serge Tisseron psychiatre, docteur en psychologie , membre de l’Académie des technologies, chercheur associé à
l’Université Paris VII Denis Diderot a imaginé en 2007 les repères « 3-6-9-12image-ConvertImage, pour apprivoiser les
écrans ». Ceux-ci représentent différents âges de la vie . 3, 6, 9 et 12ans. Selon le psychologue français, ces âges représentent des âges charnières de la vie. A 3ans on est admis en maternelle, à 6 en CP, à 9 l’accès à la maîtrise de la lecture et de l’écriture et enfin à 12ans on trouve nos repères au collège.

 

En effet, d’après lui, de la même façon qu’il existe des règles pour introduire des laitages, des légumes et des viandes dans l’alimentation d’un enfant, il est possible de concevoir une diététique des écrans, afin d’apprendre à utiliser correctement les écrans comme on apprend à bien se nourrir.

Il dit encore qu’il y a une urgence dans l’apprentissage de l’utilisation des écrans. Il faut les utiliser pour le meilleur, c’est à dire « pour leur pouvoir d’augmenter notre liberté, et d’échapper au pire, à savoir le risque de leur emprise. » . Selon lui l’un des moyens d’y parvenir est d’encourager les enfants à faire leurs propres images, photographies et cinéma pour devenir les créateurs de leur propre imaginaire.

Face à ce concept innovateur,on peut être amené à se demander:Pourquoi s'arrêter à 12ans ? Pourquoi  ne pas aller au delà et tendre vers un 3-6-9-12-18 ? En se lançant dans un accompagnant au delà de 12ans. 

Envisager un accompagnement au delà de 12ans, revient à l’éventuelle création d’un 3-6-9-12-18.

 

Concrètement qu’est ce que serait le 3-6-9-12-18 ?

Cela consisterait à poursuivre l’accompagnement fourni par la méthode du 3-6-9-12, ou pour Les jeunes n’ayant jamais bénéficié d’une accomCapturepagnement étant plus jeunes, rempliront au préalable un formulaire pour savoir où ils se situent. Et à partir des capacités de chacun, un accompagnement individualisé ou collectif selon le niveau serait dispensé par une personne qualifié : éducateur, formateur , enseignant,parent.

 

Où étendre le projet ? imagesD8EOIS59

Le projet pourrait s’étendre dans un premier temps en France et s’il fonctionne bien il pourrait être étendu à
l’échelle internationale.

 

Pourquoi étendre le projet après 12ans ?

Tout simplement, dans la mesure que c’est à partir de cet âge  , en général que sous l’impact d’un groupe, les adolescents ont tendance à passer à l’acte , d’où le harcèlement qui sévit actuellement. La sensibilisation active et continue permettrait de pallier non seulement à ce fléau, mais aussi à l’intrusion dans l’intimité et à l’addiction des réseaux.

L’Éducateur, quel que soit son champ d’intervention (Handicap, Protection de l’enfance, Insertion) est bien souvent amené à composer avec l’usage quotidien des technologies numériques par les personnes qu’ils accompagnent.adolescent-ordinateur

 Le rôle de l’éducateur à cet instant est d’encadrer et d’accompagner ces personnes sur ces temps.

Cela pourrait induire l’instauration, dans les établissements, d’espaces de consultation libres d’internet pour les personnes accompagnées.  

Réponse technique ou éducative,  l’objectif premier est de créer un lieu de dialogue autour du numérique. Les éducateurs pourraient alors se saisir du lieu pour mener des activités de groupe autour d’internet.